De l’idée au projet

Le jaillissement de l’idée

Le sommeil permet l'émergence de l'idée

L’idée vient de la source, comme un jaillissement. Elle se différencie d’une pensée. Elle est inspiration, souffle. Elle vient quand cela lui chante, quand le passage est libre. Pas forcément quand c’est pratique pour nous, ou quand on le veut.

On se doit de la reconnaître pour en prendre soin, car l’idée passe parfois incognito. Mais n’ayons crainte, si on ne la voit pas, elle s’inscrit quand même en nous. En nous traversant, elle s’imprime dans notre mémoire et reviendra sous une autre forme, à un autre moment parce qu’elle est importante.

Expression de l’âme

L’idée est cette voix des profondeurs (« la petite voix » dit-on, parfois). Elle est notre essentiel, ce qui va nous permettre de sentir que notre vie a un sens. La découvrir nous mettre en joie, elle amène un sourire au coin des lèvres et parfois aussi le frémissement devant sa grandeur.

On peut se dire : « C’est un peu fou, quand même, cette idée ». Mais on a envie de se laisser embarquer. Parce qu’une idée amène une vague de force. L’énergie dont nous aurons besoin pour la suivre et la réaliser.

Puissance et chamboulement
Parfois une idée se vit en quelques secondes et toute notre vie en est transformée. On a la vision de l’aboutissement, il reste le chemin. Et ça, c’est notre vie. Car de l’idée à la réalisation, un autre élément s’impose : le temps. Ensuite, viennent la patience, la persévérance devant les obstacles, la rencontre avec soi-même, avec nos résistances, avec nos croyances, avec nos compagnons connus que sont la peur et le doute. On pourrait rajouter aussi le regard des autres. Celui-là aussi, s’invite à la table. Chacun doit être accueilli et considéré. On ne peut fermer la porte à aucun élément. Il reviendrait toujours, amplifié si on refuse de le voir. Il suffit d’écouter, simplement, sans éviter de lui donner trop d’importance. 

On reconnait facilement une résistance. Elle s’exprime quasi automatiquement : « Je n’ai pas le temps », « C’est irréalisable », « Ce n’est pas le bon moment », « Comment je gagne ma vie avec ça ? », « Comment puis-je être certain que ça va marcher ? », « Je ne peux parce que… mes enfants, mon travail, mon prêt, ma maison, etc.) »

Souvent le problème est qu’on veut que l’idée se réalise d’une certaine façon, par rapport à notre champ du connu. Hélas, réfléchir ainsi revient à lui claquer la porte au nez aussitôt qu’elle émerge, car ce « connu », est limité par nos croyances. Il nous enferme dans des phrases comme : « je ne peux pas faire autrement », « je n’ai pas le choix ».

Comment se laisser infuser par une idée sans se braquer face aux difficultés qu’elle soulève ?

arbre de vie

Les idées se cultivent comme un jardin intérieur

Il y a des petites idées et des grandes idées qui viennent révolutionner notre vie. Bien-sûr, dans notre impatience, nous voulons ces grandes idées et directement changer de métier, de lieu d’habitation, de façon de vivre. Illico presto, de préférence.

Mais pour permettre aux grandes idées dont nous avons tant besoin de se manifester, il est important de cultiver toutes les petites idées, pour se familiariser avec notre fonctionnement.

Une petite idée peut être de mettre une épice dans un plat. D’appeler un ami, comme ça, parce qu’on le sent. De suivre tel chemin, de lire tel livre, de se laisser inspirer à dire telle chose sans savoir pourquoi, simplement parce que « ça parle » au travers de nous.

Se laisser ensemencer

Il s’agit d’être une terre fertile qui se laisse ensemencer par les petites idées. Alors on s’habitue à côtoyer ce souffle en nous qui nous fait tourner à gauche, lorsqu’on avait prévu de tourner à droite. Et on s’aperçoit que c’est beaucoup plus intéressant. Cela nous rassure et nous permet de faire de plus en plus attention à nos inspirations. De voir aussi tout ce qui vient les contrecarrer.

Avec une petite idée, on peut s’amuser à faire des tests. Introduire le mental pour réfléchir et faire autrement, avec « raison ». Voir ce qui se passe. On apprend ainsi à mieux se connaître, sans qu’il n’y ait d’enjeu.

L’idée n’est pas égotique

Bien-sûr, de la même manière qu’il y a de la « fausse lumière », il y a de « fausses bonnes idées ». Il y a aussi des pensées qui se déguisent en idée. C’est important de faire la différence.

L’idée n’est pas seulement liée à nous, sa manifestation nous met en lien avec les autres. Elle est bonne aussi pour le collectif. Ainsi, une idée n’est pas égotique, parce qu’elle est portée par le divin qui s’exprime en travers de nous et ne cherche pas à séparer les êtres humains les uns des autres. La vraie idée s’inscrit dans une unité et sa réalisation ne vient pas contre quelqu’un d’autre.

Réaliser son idée

S’associer à notre mental

Le pas d’après est de réaliser (si on le souhaite, car toutes les idées n’ont pas vocation à aller dans la matière) son idée. C’est le moment où on se dit « comment je fais? »

Le mental devient alors très utile pour nous permettre de structurer, d’organiser, de planifier. La vigilance est d’éviter qu’il ne prenne toute la place. C’est là un point très essentiel, sinon un déséquilibre s’installe et on se coupe de son cœur. On créer en soi la séparation avec la guidance de son âme.

Alors l’idée est abîmée.

Il y a une façon très simple de vérifier que l’équilibre se conserve. Dès que nous entrons dans une « prise de tête », quand physiquement le corps se resserre,  qu’il n’y a plus de joie, que la peur et le doute sont forts, on s’est coupé de son inspiration.

Je ne sais pas, mais j’avance

On ne connaît pas tous les pas du chemin. Il nous suffit de connaître le pas suivant. Le chemin va se dévoiler au fur et à mesure. C’est une notion extrêmement importante d’arriver à réfréner l’envie (souvent imposée par la société qui demande de faire un business plan sur 3 ans, de maîtriser l’inconnu, etc.) de tout savoir avant de faire.

Si on réfléchit quelques secondes, c’est extrêmement orgueilleux d’imaginer que l’on peut tout prévoir. Essayons plutôt de se dire : « pour l’instant je ne sais pas, mais quand il sera temps, je saurai, je verrai les signes, je serai inspiré à nouveau pour infléchir le chemin dans telle direction ».

Cela peut paraître abstrait, parce que nous ne sommes simplement pas habitués à faire confiance et lâcher prise. Pourtant, une fois que vous aurez goûté à cette façon de vivre, vous n’en verrez pas d’autre.

Récolter les fruits
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