Lieu Sacré
Ce qui est sacré
« Qu’est-ce que le sacré ? Qu’est-ce qu’un lieu sacré ? » me demande-t-on souvent.
La question me surprend. Avons-nous à ce point oublié notre nature intrinsèquement reliée au sacré que nous avons besoin qu’on nous le désigne ?
J’ai envie de répondre : « Ecoute dans ton cœur. Déjà peux-tu pressentir sa nature. Le sacré peut être difficile à formuler avec des mots, mais en toi, tu sais. Tu le connais. Il est ce petit quelque chose précieux, intime, qui te donne l’envie de te redresser intérieurement quand tu le contacte. Qui t’élève, te remplit, te donne de la joie au cœur et la sensation d’être vaste ».
Et puis je me rappelle que le sacré a été abimé par les dogmes. Qu’il est moqué et relagué au rang du New Age pour des personnes un peu perchées. Que notre époque privilégie la surenchère sensorielle amoindrissant nos capacités à percevoir le subtil. Alors, ce qui est naturel et inné, devient extra-ordinaire. On croit même que certaines personnes ont un don particulier.
Dans cet article, je rappelle simplement ce que vous savez déjà et qui est juste voilé.
Percevoir
Avez-vous déjà remarqué que parfois, dans une balade, vous aviez spontanément envie de vous arrêter ?
Il y a des lieux où l’on se sent bien. Où l’on a envie de se poser, sans rien faire de particulier.
On ressent dans ces lieux une énergie particulière, on dit qu’ils sont « chargés » ou qu’ils « vibrent bien ».
Cela peut être en pleine nature, ou dans des espaces construits par la main de l’homme, qu’ils soient religieux ou pas. Cela peut-être aussi un endroit où il y a eu un événement spécifique qui a laissé une empreinte vibratoire. Ou encore, il existe sur ce lieu un phénomène particulier, comme un croisement de lignes telluriques, un vortex. Il peut y avoir une source, un arbre ou un rocher qui semble différent des autres, qui porte une présence que l’on ressent, sans forcément la voir.
Chacun d’entre nous a déjà fait cette expérience tout simple, de percevoir un petit quelque chose différent. Le pas suivant est de sentir en soi ce qui se passe, ce qui s’ouvre, se détend.
Harmonie vibratoire
Tout lieu est porteur d’une énergie, d’une vibration particulière. Il a sa musique propre. Quand vous visitez un endroit qui vous touche profondément, il vient résonner avec une corde en vous, de vibration à vibration, de fréquence à fréquence.
Pourquoi tout le monde ne ressent pas, me direz-vous ?
Notre corps est comme un instrument de musique. Il peut être accordé, ou pas. Il joue ses propres notes. Cette musique est unique et peut reconnaître (résonner), avec la musique des lieux. C’est pour chacun différent selon la conscience que l’on a de sa musique intérieure.
C’est pourquoi la personne qui vous accompagne ne peut voir, par exemple, qu’une jolie forêt, où qu’une belle église, alors que vous êtes ému profondément.
Le ciel en nous
Les lieux sacrés sont des portes qui nous ouvrent vers le sacré en nous. Ils dévoilent notre ciel intérieur. Ils nous connectent à ce qui est plus grand, que l’on verbalise difficilement mais que dans l’intime chacun d’entre nous connaît.
Ces ressentis sont rarement évoquées dans les conversations avec nos amis. Par pudeur, ou peur d’être incompris ? Ou peut-être aussi parce que cela nous mettrait face à trop de vulnérabilité. Être à nu dans son âme et dans son cœur avec cette forme de transparence est tellement contraire à ce qui se vit dans notre monde à l’envers. Alors c’est caché en nous, comme un trésor.
La fonction d’un lieu sacré
Les lieux sacrés ont cette fonction de nous rappeler que ce trésor, comme le Bouddha d’or recouvert d’argile en Thaïlande, est notre joyau des profondeurs.
Ils nous aident à nous réharmoniser, à nous élever en fréquence, ils nous informent de façon subtile.
Ces lieux sont des consciences. Ils sont vivants avec leur propre énergie. Ils sont des portails énergétiques multidimensionnel car ils ouvrent différentes dimensions selon le niveau de conscience de chacun.
Ils sont aussi des endroits où le voile est plus fin et la connexion avec le divin facilité.
Nourrir le sacré ou l’oublier
Ces endroits sont fréquentés et nourris en énergie par toutes les personnes qui se déplacent pour y aller. Elles contribuent ainsi, selon leur été d’esprit, à renforcer la qualité énergétique particulière dans le lieu.
Par exemple, Lourdes est nourrie par l’énergie des prières, comme une surface commerciale est nourrie par un autre type d’énergie.
Ainsi, l’énergie du sacré se cultive simplement par une qualité d’état de présence des humains qui viennent dans les lieux.
Dans les pays où je suis allée récemment, j’ai remarqué que les endroits sauvages au plus proche de la nature et préservés des humains, étaient fortement chargés en belles vibrations. Du reste, les esprits de la nature y sont nombreux.
D’autres lieux, notamment ceux classés à l’Unesco remarquables pour quantité de paramètres, mais du coup hyper visités, sont vides en énergies. Ils ont été délaissés par les consciences et esprits de la nature.
Pourquoi ?
Parce qu’une fréquentation assidue sans conscience (= j’arrive, je parle avec mes amis ou ma famille sans regarder vraiment autour de moi, je prends une photo sans ressentir et je repars), abîme les lieux sacrés.
C’est comme si vous passiez devant un ami sans le regarder, sans lui dire bonjour, sans même prendre conscience de sa présence. L’ami va se fatiguer. Parfois même, être attristé. Puis un jour, il partira.
C’est le cas de quantité de lieu qui sont délaissés énergétiquement. Ils ne « vibrent » plus même si extérieurement ils restent beaux.
Prendre sans donner
Imaginez une belle plage, magnifique, sauvage. Elle fait rêver quelques personnes et le mot se passe. Alors, elle devient de plus en plus fréquenté. S’amoncellent les déchets de toutes sortes. Les déchets physiques, mais aussi subtils : les énergies des gens, leurs pensées, leurs émotions mal gérées.
Les gens viennent, consomment le paysage, ils prennent et repartent en laissant leurs poubelles.
Pourtant, c’est si simple de laisser le lieu non pas seulement propre après notre passage, mais nourri.
Comment nourrir un lieu ?
Il suffirait d’un « merci », d’un émerveillement face au vivant. D’un souffle partagé par une respiration en présence. D’une conscience de l’environnement au-delà du visible.
Par exemple, essayez quelques instants d’arrêter de voir l’objet et la forme, l’arbre ou la pierre. Regardez l’espace entre les formes. Le vide.
Imaginez quelques instants que vous-même n’êtes plus une forme physique face à un arbre ou un rocher. Que vous êtes vibration et que tout autour de vous, il n’y a que des vibrations.
Déjà, en essayant cela, la musique de votre être va se déployer d’une certaine façon.
Ensuite, écoutez ce qui est en vous et faites-vous confiance. Le lien subtil aux énergies sacrés est intuitif.