Prendre soin de la Terre, prendre soin des Hommes
La voie de la permaculture
Récit d’un stage de permaculture réalisé dans le cadre de la création de l’écolieu
La permaculture à l’oeuvre
On associe spontanément la permaculture à une technique agricole. En réalité, la permaculture est un système de conception dont les principes s’inspirent du fonctionnement de la nature et peuvent s’appliquer à l’éducation, l’économie, la santé, le vivre ensemble, la technologie, un projet, l’habitat,…, et l’agriculture.
Tout au long des interventions, ce qui m’a frappée sont les analogies entre la permaculture et la médecine chinoise. La terre, comme le corps, tout part de l’observation. Observer les cycles de la nature, son organisation, ses patterns, dynamiques et interactions avec ce qui est visible et non visible (les courants d’énergie, les astres, etc.), pour comprendre le système en place et savoir ce dont il aurait besoin s’il y a déséquilibre. L’idée étant de ne pas imposer un système mais d’aller dans le sens du système, aller dans le sens de la vie.
Depuis des centaines de millions d’années, se créent des écosystèmes harmonieux et durables, qui génèrent eux-mêmes les conditions favorables au développement de formes de vie complexes et intelligentes, sans qu’une intervention humaine ne soit nécessaire. Le règne végétal est le plus évolué sur la planète. Il nous enseigne en permanence, il suffit juste de regarder.
Guérir la terre, nourrir les hommes…
Un système permacole a une capacité de résilience fabuleuse. Un exemple très inspirant fut donné par un de nos formateurs, Peter Ash. Il a conçu, en suivant les principes de la permaculture, un système de gestion des déchets pour un hôpital du Kerala (Inde), qui a permis de totalement régénérer les sols hyper pollués par des métaux lourds. En 3 ans, ils se sont transformés en un jardin abondant dont les fruits ne contiennent plus de traces des métaux.
Régénérer les écosystèmes
Cet exemple illustre aussi parfaitement le caractère durable d’un système permacole qui amène plus d’énergie qu’il n’en consomme et créer suffisamment de surplus pour que soient maintenus et remplacés les éléments du système. Un cercle d’abondance est généré.
Une vision holistique
La permaculture me parle aussi de liens, de connexion. Plus que l’élément en soi, ce qui compte est son interaction avec les autres éléments du système. Aucun ne peut exister en soi tout seul, il y a une totale interdépendance avec chaque, même avec des éléments que l’on pourrait considérer comme « nuisible ». Tout a sa place et son rôle à jouer.
Ces éléments sont organisés par un design dont l’objectif est de recréer le maximum d’interactions. Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments et chaque élément remplit plusieurs fonctions. Dès lors, le système devient plus autonome, plus économe en entretien, ressource et énergie. Il s’autorégule tout en étant dans une productivité élevée.
Le système comme un organisme
Le design d’un système comme un jardin se fonde sur des savoirs ancestraux, le feedback que nous donne la nature et des apports théoriques en écologie, paysagisme, agriculture biologique, biomimétisme, pédagogie, éthique, etc. Chaque design est unique et non reproductible à l’identique. Il doit être adapté selon le terrain, les énergies extérieures, les ressources propres, etc. Une fois le principe compris, il est possible d’être très créatif dans les solutions apportées. L’important étant d’intégrer dès le départ la dynamique propre du système, car il évolue et se modifie en permanence.
Nous sommes en train de vivre une époque très spéciale où nous avons tous un rôle à jouer, chacun à notre niveau. La permaculture est une voie parmi d’autre pour prendre soin de la terre et des hommes, partager les ressources, ouvrir sur un monde de possibles et de relations.